Biographie

Spectacle Lisa multifacettes

C'est au "Jardin des Plantes" de Paris que je fis mes premiers pas et c'est aussi sur les bords de la Seine que je suis né dans cette Capitale où les quartiers étaient encore de petits villages.

 

Après avoir été Maître d'éducation physique, bien que passionné par ce métier, je lui reprochais un manque de fantaisie et de création. J'aurais pu trouver mon orientation définitive dans la Peinture car à cette époque j'exposais au Salon des Indépendants au Grand Palais à Paris, mais mon corps avait besoin d'exprimer la vie.

 

En 1969 au Théâtre des Champs Elysées la découverte du Mime Marceau m'indique la voie que je devais prendre, restant admiratif envers ces "Gens du Silence" qui savaient si bien parler. Je décidais donc de redevenir Etudiant de mon Corps à l'Ecole Marceau sous la direction de Pierre Very et Gérard Lebreton. Après trois années de formation et fort de mes acquis antérieurs, je commençais à composer quelques Mimodrames en me préoccupant de l'intériorisation dans l'interprétation. J'abandonnais donc en 1973 l'Enseignement pour me consacrer entièrement au Mime.

 

En 1974 les débuts sont timides et pleins de promesses par plusieurs passages à la télévision et un tour de France me faisant entrevoir les rouages du Métier. Gérard Lebreton me propose de parfaire ma formation en entrant à "CREAR" et de suivre ses Cours à l'Ecole du Mime chez Silvia Monfort au Nouveau Carré à Paris. Cette année là fut une année enrichissante de réflexions et de recherches. Au contact avec l'Ecole du Cirque sous la direction d'Alexis Gruss j'ai pu comparer l'Acrobatie de Cirque avec celle que j'avais apprise lors de ma formation de Maître d'Education physique. Cette même année j'ai eu la chance de travailler la "Commédia dell'Arte" et le "Clown" avec quelques comédiens du Théâtre du Soleil fixé à la "Cartoucherie de Vincennes".

REGARD SUR LE MIME :

Le Mime venant de Sicile avec Xéphron de Syracuse qui en serait le créateur était déjà à cette époque fort prisé. C'est sous les Romains que l'on employa pour la première fois le mot "PANTOMIME". Ces Pantomimes souvent satiriques connurent un énorme succès et leurs interprètes eurent une célébrité peu commune, à tel point que, "Laberius et Publilius" furent honorés et statufiés.

 

Le Moyen Age étant une période réservée à l'Esprit et au Spiritualisme Chrétien, les Mimes durent se reconvertir parmi les "Gens du Voyage", Baladins, Saltimbanques... pendant qu'en Occident ils demeuraient dans l'ombre des Cathédrales Romanes, en Orient surtout au Japon prenait naissance un Art Dramatique connu de nous aujourd'hui sous le nom de "Nô et Kabuki". Retraçant le Mythologie Orientale, ces Arts prirent rapidement une évolution mystique avec des codes et des symboles qui leurs étaient propres.

 

Il faut attendre la Renaissance pour trouver une regénérescence du Mime. C'est par les voies de l'Italie dans les "Commédia dell'Arte" que l'on retrouve un Art Dramatique Corporel. De ces comédies populaires naîtront des personnages caricaturaux comme Pierrot, Pantalon, Arlequin, Polichinelle, Colombine, (seule femme des intrigues). Au cours des années d'autres personnages sont venus grandir la "Famille". C'est de ces Farces Italiennes qu'en France naîtra un Comédien-Auteur, Jean Baptiste Poquelin dit "Molière". Il apportera un nouveau style au théâtre et surtout d'execellents textes. Les Mimes vont disparaître des distractions populaires et attendre leur révolution.

 

A l'aurore du 18e siècle s'ouvre un Théâtre à Paris intitulé le "Théâtre des Funambules", lieu de prédilection à l'art du Mime. Parmi ces Mimes, Deburau, aura l'ingéniosité de reprendre un personnage de la Commédia dell'Arte, Pierrot, pour en composer des parodies anecdotiques adaptées à son temps.

 

Ce fut un succès sans précédent. A tel point qu'il symbolisera pendant longtemps le "Mime Moderne" bien connu avec son visage lunaire. Après pratiquement un siècle de succès le Théâtre des Funambules doit fermer ses portes et on pouvait craindre que les Mimes disparaissent à jamais.

 

Heureuse époque et heureuse découverte, la modernisation du 19e siècle va peut être sauver les mimes grâce au Cinéma. Ce fut alors la consécration des "Muets" comme Buster Keaton, Charlie Chaplin, Max Linder, Laurel et Hardy... mais le progrès technique va souvent à l'encontre de l'Art et le Cinéma Parlant va reprendre ce que le cinéma muet avait donné...

 

De nos jours il n'y aurait aucune raison que le Mime subsiste, s'il n'avait eu incontestablement le véritable "Père du Mime" Etienne Decroux. Mais c'est sans aucun doute le Mime Marcel Marceau qui va lui rendre ses titres de noblesse. Parallèlement Jean Louis Barrault, après avoir brillamment interprété le Mime Debureau au cinéma dans les "Enfants du Paradis", s'oriente définitivement vers le Théâtre Parlé.

 

A notre époque où le Spectacle repose sur l'audio-visuel est-il possible qu'il y ait place pour un Art Dramatique, basé uniquement sur le visuel ? Le temps du Muet n'est-il pas révolu ? Devons-nous oublier à jamais des noms aussi prestigieux que Debureau, Paul Legrand, Kalestri, Alexandre Guyon, Felicia Mallet, Severin Rouffe, Charlotte Vieche ?...

 

Si le Mime reste un Art apprécié, voire recherché, parce que devenue rare, il est l'antidote d'une époque superficielle et artificielle. On aurait trop tendance à oublier que le Mime est l'essence même du Théâtre et, par conséquent aussi riche et profond que la Comédie Parlée. Faute de mots, les sentiments en sont plus forts et je dirai même que, faute d'appui verbal, le corps devient le serviteur des états intérieurs.

 

A mon sens l'Acteur-Mime est un Comédien à part entière et en tant que tel il doit répondre aux critères de la Comédie. La recherche de l'esthétique pour l'esthétique pourrait être réservée aux danseurs, bien que fort heureusement certains Chorégraphes sont aussi à la recherche du "Vécu". Il faut dépasser ce langage de "Sourd et Muet" et donner une interprétation personnelle avec une Technique qui doit exister et se faire oublier.

 

L'avenir du Mime repose sur la sagesse de l'homme. Loin d'être rétrograde il en est à lui seul "la Poésie Moderne". Témoin et responsable de son humanité il laisse entrevoir la satire d'une société trop avancée, dépassée par son gigantisme. Seul porteur d'un message international le Mime par son Langage Universel transmet son âme poétique aux "Citoyens du Monde".